samedi 30 janvier 2010

Pérou - Cuzco, Machu Picchu, Arequipa et canyon de Colca

Nous attaquons notre voyage au Pérou en compagnie de trois sympathiques françaises (et parisiennes pour ne rien gâcher): Mathilde, Emilie et Carine. Aperçues plusieurs fois en Bolivie, nos chemins étant plus ou moins identiques et étant fidèles à l'adage "plus on est de fous plus on rit", nous décidons de continuer le voyage ensemble. Nous sommes maintenant une joyeuse petite bande de 5, prête à parcourir les Andes péruviennes avec le sourire.

Première étape : Cuzco qui est à la fois la ville étape en direction du Machu Picchu et l'ancienne capitale des Incas qui s'y firent construire 12 palais. Chacun le sien pour les 12 chefs incas qui dirigèrent le royaume Quechua dont la période faste ne s'étend en réalité que sur un siècle. Notons que le terme Inca se rapporte spécifiquement aux dirigeants du "royaume" dont les habitants étaient communément appelés les Quechuas, dénomination également de la langue qu'ils parlaient (et que de nombreux habitants des andes parlent encore...).
Il ne reste toutefois plus grand chose des vestiges Incas à Cusco avec l'arrivée des conquistadors espagnols qui ont construit, par-dessus, églises, monastères, couvents et autres habitations. Il reste surtout les murs aux pierres taillées de manière très habile faisant office de fondations.


Cusco ressemble donc plus à une ville coloniale aux petites ruelles pavées et aux bâtisses blanches ornées d'encorbellements qui lui donnent de petits airs de Sucre ainsi que de La Paz pour les maisons construites sur les collines entourant la ville. Il est très agréable de s'y balader malgré la présence peu surprenante de nombreux touristes et des solicitations permanentes qui vont avec...


On peut aussi y goûter leur spécialité: le cuy ou cochon d'inde présenté dans l'assiette dans son intégralité. Excellent !!!


Cusco, c'est le point de départ de la vallée sacrée qui concentre le long du fleuve Urumbamba un ensemble d'anciens sites quechua (dont les plus connus sont ceux de Pisac, Chinchero, Moray et Ollantaytambo) : villes, villages (le temps d'admirer le travail d'orfèvre des tisseuses d'alpaga)....
























...sites agricoles, temples du soleil, temples de la lune... Visiblement ils aimaient vénérer les astres et cultiver pommes de terre, quinoa, maïs, etc... sur d'immenses terrasses bâties -c'est sûr- à la sueur de leur front... 

 

 

Moray étant quant à lui une sorte de "laboratoire agronomique" où étaient testées nombre de cultures en fonction de leur orientation par rapport au soleil, du ruissellement des pluies, des variations de températures, etc...


Nous pourrons également visiter des puits salants sur les hauteurs de Taramba....


La découverte des sites quechua se terminera avec en point d'orgue le mythique Machu Picchu. La découverte de celui-ci se mérite : départ à 3h30 du matin, randonnée dans la nuit noire, gravissant des centaines de marches à la lumière de nos torches... Ça ressemblait à une étape de montagne du tour de France avec ses échappées parfois rattrapées par le pelotton, dont nous faisions partie, impuissants face aux démarrages surpuissants des favoris, nous gravissions à notre rythme les interminables escaliers en lacets. Petits plaisirs bien légitimes lorsque nous dépassions des concurrents ayant présumé de leurs forces et victimes de fringales... Et quand, enfin, nous atteignîmes la ligne d'arrivée, ce fut pour attendre sous une pluie battante l'ouverture des portes. Suspens... Serons-nous parmi les 400 premiers?
Pourquoi une telle compétition? Pourquoi un tel masochisme nous direz-vous? Tout simplement parce que quand on fait quelque chose on aime le faire bien. Et nous tenons absolument à faire partie des heureux élus ayant le privilège d'accéder au Wayna Picchu...
Les gens rentrent au compte-goutte... Ils sont nombreux devant nous... Mais on est confiants, on a bien roulé... On ne sera pas maillot jaune au terme de cette étape mais notre 300ème place nous permettra d'accéder à la fameuse montagne dominant le site. Victoire !
Nous pouvons pénétrer dans la cité encore endormie et attaquer la dure ascension (sur des "marches" irrégulières et glissantes) permettant d'admirer le Machu Picchu qui se dévoile lentement derrière l'épaisse brume du petit matin. On n'y croyait pas tellement l'opaque blancheur tardait à se dissiper. Mais il était écrit que notre bonne étoile ne nous ferait pas faux bond et après deux heures d'attente, perchés au sommet du Wayna, la magie opéra...
Se délestant de son infini manteau blanc, l'ancienne ville quechua s'offrit, dénudée, à nos yeux attentifs et conquis. On se demande encore comment ils ont pu construire tout ça à une telle altitude sans utiliser la roue dont ils ne connaissaient pas l'existence.


Ces blocs de plusieurs tonnes que nous descendrons voir de plus près, constituant des temples, habitations et autres terrasses d'une cité perchée si haut qu'elle n'en est que plus mystique...


Le surlendemain, nous quittons Cusco sous une pluie battante qui présageait en fait des inondations qui frapperont la ville et les alentours deux jours plus tard faisant une dizaine de morts et bloquant l'accès au Machu pendant deux mois...

Notre bonne étoile nous suit et nous emmène vers des cieux plus cléments, direction Arequipa, connue pour son magnifique couvent Santa Catalina (le plus beau qu'il nous ait jamais été donné de voir, ville dans la ville qui s'étend sur plus de deux hectares avec ses cloîtres, jardins, bassins, ruelles et appartements. Il est joliment coloré d'un bleu intense et d'un rouge profond).

Arequipa se situe non loin du Canyon de Colca, deux fois plus profonds que celui du Colorado et vice-champion du monde de sa specialité. Après une journée de bus et 8 heures de marche en plein cagnard, nous déscendons en son sein, accédant à une jolie oasis logée au fond du canyon avec piscines et petites cabañas. Encore un endroit perdu, encore un petit paradis et encore un endroit idéal pour rédiger notre petit CR... En attendant la remontée qui s'annonce dantesque...


De gros bisous à celles et ceux qui nous lisent fidèlement, on pense bien à vous et si le cœur vous en dit -et que votre patron le permet- n'hésitez pas à nous rejoindre...


A la prochaine los amigos !


Capucine et Jérémie.

P.S: Comme d'habitude, retrouvez plus de photos dans la rubrique attitrée, colonne de droite...



dimanche 17 janvier 2010

Sucre, La Paz, Coroico, lac Titicaca


Salut à tous !

Tout d'abord, on s'excuse pour le retard. A l'origine, ce CR devait être plus court mais comme on n'a pas trouvé de wifi pendant près de 15 jours, on l'a prolongé un p'tit peu... Désolé donc pour cette belle tartine mais après quasiment deux semaines sans écrire un seul message sur ce blog, on vous devait bien ça... Bonne lecture.

C'est donc à Sucre (rien à voir avec le royaume de Charlie et la chocolaterie) que nous fêterons la nouvelle année. Capitale constitutionnelle du pays, elle doit son nom à un célèbre général qui libéra la Bolivie (et l'Amérique du sud en général) du joug espagnol au début du XIXème siècle (et devinez qui était son accolyte... Bolivar !).
Ce sera comme (et avec) beaucoup de boliviens, sur la place centrale que nous entendrons les 12 coups de minuit (enfin pas vraiment) accompagnés d'un énorme concert de pétards et autres feux d'artifice dignes de leurs ex-concurrents vietnamiens (pour ceux-là, la fête est finie, le tout puissant PC ayant décidé de les interdire, il parait que c'est dangereux). Le tout accompagné de ce qu'ils boivent tous pour fêter l'événement: un cidre quelconque dont la bouteille ressemble à celle d'un Champagne (on en avait pourtant cherché mais impossible de mettre la main dessus).















 
Nous resterons presque une semaine à Sucre, nous plaisant énormément dans ce petit hâvre de paix habillé de blanc, au centre-ville charmant, aux musées plus que corrects (ce qui n'est pas toujours le cas en Bolivie et dans le reste de l'Amérique du Sud !)...



et en prime, la contemplation de traces de dinosaures fossilisées...



Mais Sucre c'est aussi, non loin, Tarabuco et son marché de textiles colorés (on se croirait dans Tintin et son Temple du Soleil mais sans les incas)...

 

... ou encore ses cafés/restaurants aux allures quelques peu occidentales (que c'est plaisant de se faire de bons plats français en bonne compagnie !), sans parler du magnifique tiramisu du café Mirador offrant de se prélasser au soleil, bouquinant et jouissant, depuis son transat', d'une très belle vue sur toute la ville...

C'est avec un peu de regret et d'appréhension que nous quittons cette jolie ville à taille humaine pour nous diriger vers l'autre capitale bolivienne, La Paz, étape incontournable...

Nous découvrons donc la capitale la plus haute du monde (plus de 4000m) encaissée entre des montagnes plus élevées encore. Ils ont vraiment dû en baver pour la construire à cette altitude et sur de telles pentes...



La Paz est une ville très animée, jour et nuit, elle regorge de superbes points de vue, de rues commerçantes étonnantes et de minibus... Sa réputation la décrit peu sûre mais il ne nous arrivera rien de ce côté là.
Tout ici est pentes, collines, montagnes, quelque peu chaotique, tout est vivant. Où que vous portiez le regard, c'est un mur de milliers de maisons, toutes de briques vêtues, qui vous contemple, magistralement.
























Où que vous alliez, des fresques politisées ou de simples tags vous rappellent que politiquement, la Bolivie se transforme. Il y a eu une élection récemment. Evo Morales, le héros de tout un peuple, l'a une nouvelle fois emporté. Son pays et son mouvement vers le socialisme semblent sur la bonne voie... Ça construit de partout, ça vit, ça grandit, bref... ça avance !


Au hasard des rues, nous trouverons de jolis petits objets archéologiques et nous attarderons dans le marché aux sorcières et sa vente de diverses potions (qui peuvent soigner tous les maux possibles et imaginables (sisi, c'est garanti !) : éviter les accidents de voiture, avoir de la chance en amour, aux jeux, plus de problèmes de calvitie, avoir un fils, devenir riche, etc...) sans oublier la vente de crapaux empaillés, de fœtus de lamas servant d'offrande à la déesse de la Terre encore très vénérée: la Pachamama (Vince et Joy: elle nous poursuit, même leurs verres ils en foutent la moitié par terre pour elle !!!)



La Paz sera aussi l'occasion pour Jérémie de retrouver Adrien G. un ami d'enfance qu'il n'avait pas revu depuis 15 ans et qui nous fera partager ses bonnes adresses culinaires (qu'il est bon de déguster, entre amis, un excellent magret de canard, d'enchainer sur un plateau de fromages français et de finir par un bon café-calva. Le tout à des milliers de kilomètres de Paris et après deux mois et demi sans ces petits plaisirs de la vie...). Un autre soir ce sera à une partie de Risk (sauce bolivienne) que nous serons conviés... Et sur ses conseils, Jérémie ira tester le salon de coiffure bolivien (avec réussite !).
Merci pour tous ces bons plans et votre disponibilité quotidienne, cette étape à La Paz fût, grâce à vous, un réel plaisir.

Merci également pour THE adresse à Coroico car c'est en suivant ce bon tuyau que nous avons quitté La Paz pour cette ville, en quête d'une cabaña perchée en pleine forêt...


Bien nous en a pris de suivre les avis d'un régional de l'étape... Nous nous retrouvons dans un petit paradis, coupés du monde, bien installés dans un cabanon où nous vivons presque en autarcie et goûtons au plaisir d'être en pleine forêt. Entourés d'arbres, d'oiseaux, de fougères géantes, de bananiers et de fleurs, allumant un feu de bois le soir, sirotant une citronnade maison dans un hamac en dévorant des livres, observant la vie des oiseaux, au son des cigales et autres chants d'Amour de nos amis à plumes, le tout à une température idéale.
Bref l'endroit parfait pour écrire notre petit article (presque) hebdomadaire et prendre du bon temps...



Après cette étape des plus charmantes, nous continuons notre périple en direction de Copacabana (oui, en Bolivie et c'est cette ville qui a donné son nom à la plage brésilienne). Nous voici au bord du lac Titicaca, un des plus hauts lacs du monde. Après quelques truites à la plancha, nous levons l'ancre en direction de l'Isla del Sol (merci Lola et Adrien pour vos bons conseils) qui jouit d'une vue imprenable sur le lac. Le lac est tellement grand qu'on se croirait au bord de la mer. Ses différents tons de bleu et les montagnes qui l'entourent lui donnent un charme fou !


































Une après-midi de marche permettra la traversée de l'île du sud au nord pour atteindre notamment des ruines incas (ce n'est que le début avant le Pérou, continuons le chemin !) et le petit village de Cha'llapampa.


 
La tranquilité de l'île où aucune voiture ne circule (de toute façon, il n'y a pas de route !) est un peu perturbée par des cochons, des ânes ainsi que des hordes de moutons et... d'argentins babos, par centaines. Ceux-ci envahissant tous les logements vacants.. Après deux heures de galère nous trouverons finalement un refuge complètement roots partageant une chambre de 5 m² avec un couple d'argentins, une boîte de conserve trouée en guise de pommeau de douche mais avec un patron adorable et où nous continuerons de déguster ces délicieuses trunchas (truites) au bord de la plage tout en admirant ces magnifiques paysages qui s'offrent à nos yeux toujours émerveillés mais jamais rassasiés...



C'est d'ailleurs de là qu'on vous fait des grosses bises à tous, et qu'on vous demande de garder le moral malgré tout... Merci pour tous vos messages, vous n'imaginez pas avec quel plaisir nous les lisons.



C. y J.



Les lectures du moment : Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois, le canard enchaîné (du 4 novembre !), Science & vie spécial Vin.

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