Selamat Siang !
Ça y est, on a traversé le Pacifique et la moitié de la planète depuis la côte Est américaine. Un bien long périple pour rejoindre l'archipel aux 18 000 îles. Petits détails d'un voyage utilisant un beau panel de moyens de transport : métro, airtrain puis deux avions (avec transits à Anchorage en Alaska et à Taipei), un bus, un Bajaj (trois roues motorisées), un train de nuit et un taxi pour terminer. Ouf! On est enfin arrivés à Yogyakarta, au centre de Java, sans encombre mais crevés.
Les dix dernières heures de train, directement depuis Jakarta ne nous aideront pas à rattraper nos 24 heures de vol, avec 12 h de décalage horaire... Notons la triste disparition du 15 mars 2010, qui n'aura donc pas existé dans notre vie (départ le 14 et arrivée le 16)... Paix à son âme. Mais revenons au train où, complètement "à l'ouest", nous avons pourtant bien du mal à nous reposer à cause d'incessants cris des nombreux vendeurs ambulants qui le peuplent autant que ceux des passagers. On retiendra notamment les appels continus du "Pop Mi, Pop Mi !" qui deviendront pour nous le symbole des trains indonésiens.
Outre ce petit désagrément, les chemins de fer -notre nouveau mode de transport de prédilection, dédicace aux anciens collègues cheminots de Jérémie- est aussi un excellent moyen de nous imprégner de l'ambiance régnant dans notre nouveau pays d'accueil. On y trouve de tout : de l'éventail à la paire de ciseaux, du gratte-dos aux ustensiles de cuisine en passant par les jouets pour enfant et toutes sortes de cafés (Kopi-Kopi!). Notre odorat se réveille au passage des multiples plats locaux. On y mesure surtout la gentillesse et la curiosité des javanais qui font l'effort de baragouiner les quelques mots d'anglais connus, aiment se prendre en photos avec nous et nous offrent même de petits cadeaux. Malgré l'imposante barrière de la langue, nous sommes touchés par ces témoignages emplis de simplicité et de générosité.
Mais revenons à notre première ville-campement, Yogyakarta. Grâce au bekak (cyclo-pousse), nous découvrons cette ville sous un œil un peu endormi mais attentif, retrouvant rapidement les ambiances asiatiques et la chaleur tropicale, arpentant cette cité qui accueille le Kraton, superbe palais du sultan de la province (encore en fonction). Ville dans la ville, construite pour la résidence du-dit sultan, il est aussi le théâtre de nombreuses cérémonies, rituels et danses traditionnelles, une reposante atmosphère s'en dégage. Plus loin se trouve aussi le Taman Sari, parc, thermes, piscines et harem pour la relaxation du sultan et de son entourage.
Yogyakarta, la Belle, c'est aussi la splendeur de ses environs avec le temple de Borobodur, un des plus grand temple bouddhiste au monde et celui de Prambanan (indouiste) qui ont survécu aux multiples tremblements de terre et éruptions volcaniques depuis leur construction il y a 1200 ans. Notons que les représentants de ces deux religions étaient unis et solidaires... A l'heure où beaucoup s'entretuent pour savoir qui a le meilleur Dieu, ça vaut le coût de le dire...
Bon juste un truc, à Yogya, comme dans tous le reste de l'île, ya un mec qui tient absolument à se qu'on ne dorme pas, ni la nuit, ni même pour la sieste... Au moins cinq fois par jour, il braille dans des haut-parleurs géants... Bon alors j'ai rien contre le fait qu'il appelle ses amis à se joindre à lui, mais sérieux avant 5h00 du mat' c'est abusé! Et en plus c'est un monologue... Bref ! Je préfère les bouddas, au moins eux, ils sont en pierre et donc de facto moins expansifs...
A la suite de cette étape citadine, nous avons des envies de volcans et nous dirigeons donc vers le mont Bromo afin d'y admirer un lever de soleil inoubliable (un des plus beaux de notre vie dixit Capucine) et ses imposantes effusions de gaz. Le Bromo a la particularité d'être lui-même à l'intérieur d'un immense volcan qui explosa il y a très longtemps en laissant par la suite plusieurs "petits" se former en son fort intérieur. Le Bromo est un de ceux là.
Continuant dans notre trip volcans et appréciant la clémence du climat, nous atteignons, après un trajet plus que chaotique, l'isolé cratère Ijen. Situé non loin d'immenses plantations de café, il est bien moins touristique que le Bromo (car plus difficile d'accès), présente le double intérêt de posséder un lac turquoise et un chemin pour 'y descendre. Voyage au centre de la terre un peu périlleux -voire dangereux- où nous pouvons voir de très près, presque toucher (enfin surtout sentir) le souffre qui s'en dégage, entourés d'un splendide décor au pied d'un lac d'émeuraude. Gard tout-de-même au changement de sens du vent, l'abondant geyser de souffre ayant vite fait de nous étouffer... Le plus impressionnant dans cette histoire, c'est que des êtres humains bossent là, ramenant sur leur dos des blocs de souffre extraits à la sortie des geysers de sulfure... Chapeau-bas messieurs !
Ajoutons que notre hébergement au cœur d'une plantation de café ne fera qu'accroitre la qualité de cette inoubliable étape où nous prendrons plaisir à nous perdre dans les petits villages qui l'entourent...
Voilà donc résumés les dix premiers jours de notre très riche étape asiatique, qu'on trouve finalement bien plus dépaysante que le continent sud-américain et qu'on apprécie d'autant plus! Aaaaaah les charmes de l'Asie, on aime toujours autant !
Bises à tous!
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