De retour de Birmanie, c'est avec plaisir que nous retrouvons la modernité de Bangkok... Pas forcément ses grands buildings, sa pollution, ses publicités à profusion et ses éternels rabatteurs... Mais plutôt l'électricité, l'utilisation possible de la carte bancaire, du téléphone portable ainsi que l'univers de la toile en haut-débit qui nous ont un peu manqué durant trois magnifiques semaines chez nos amis birmans.
Bangkok donc, la gigantesque capitale thaïlandaise, connue pour ses embouteillages monstres, ses tuks-tuks, sa nourriture parfumée, ses bars et ses filles de joie, nous étonne d'abord par son calme apparent, ses avenues clairsemées et la quasi-absence de touristes... Mais que se passe-t-il ?
Pourquoi c'est pas le bordel Bangkok ? On m'aurait menti ?
La raison de ce calme est celle du plus fort, nous l'allons montrer tout à l'heure...
Commençons par préciser le contexte... Depuis plusieurs semaines des milliers de thaïlandais, venus pour beaucoup des campagnes et subventionnés par un ancien premier ministre en exil, squattent une ou deux rues importantes du centre économique de Bangkok. Ces manifestants demandent la démission de l'actuel premier ministre dont les partisans avaient, il y a 2-3 ans, chassé celui qui aujourd'hui essaie de revenir... Vous suivez ? Non ? C'est normal ! On va simplifier un peu le problème... Ceux qui bloquent l'activité économique de la ville, c'est les chemises rouges. Ils veulent le départ du mec au pouvoir dont les partisans sont, eux, habillés de jaune.
Le leader des rouges est un exemple en matière de corruption systématique mais reste très populaire car il fait plein de cadeaux aux pauvres.
Au terme de semaines de défilés, de sittings dans la rue (ils sont payés à la journée) et d'affrontements violents avec la police, le gouvernement décide de se donner les moyens de ses ambitions et envoie l'armée, les tanks, etc... Bilan des festivités, les deux dernières semaines: plus de 80 morts et quelques centaines de blessés, un couvre-feu et l'ordre des jaunes (temporairement) rétabli... À quel prix ?
Mais revenons à notre voyage. Nous arrivons donc à la fin du couvre-feu... Ce paisible Bangkok est pour nous une courte étape avant de rejoindre les pays voisins, le temps de faire réparer notre appareil photo qui prend systématiquement une tâche en photo depuis dix jours, de trouver une cantine pour se rassasier de la délicieuse, aromatisée et toujours très fraîche cuisine Thaï. Le temps aussi de passer une très bonne soirée avec Thomas D. (un pote de J.), de flâner autour du grand Palace et même d'aller voir de plus près les rues touristiques de Bangkok! Ils y vendent de tout! Des vêtements, des sacs, des filles et même des faux permis de conduire ! Très tentant (on parle des permis de conduire, hein ? ;-)
À la suite de quoi, cap sur le Cambodge, pour une longue journée de voyage train+tuk-tuk+pieds+bus, bravant avec brio plusieurs fonctionnaires véreux qui n'arriveront pas à nous escroquer (on nous avait prévenu, nous y étions préparés). Nan mais ! On file déjà assez de pognon avec tous ces stupides et inutiles visas !
Bref, nous arrivons à Siem Reap. Dans ses environs se dressent les fabuleux temples d'Angkor, construits pour certains il y a plus de mille ans et immortels témoins du grand empire Khmer.
Ils s'étalent sur plusieurs dizaines de kilomètres sur une terre parfois rouge, parfois couleur sable, au cœur d'une vie locale encore dynamique qu'il est tout aussi intéressant de découvrir.
Les sites sont également entourés d'une végétation luxuriante et la nature a parfois repris ses droits à l'intérieur même des temples (dont notre préféré Ta Prohm). La faible fréquentation du site en cette saison des pluies ne fait qu'accroître la magie de ce décor millénaire.
Angkor Wat, parmi les plus connus, serait le plus vaste lieu de culte de la Terre. Vous nous direz, quand on sait qu'Angkor reste, dans l'Histoire du monde, la ville la plus peuplée de toute l'ère pré-industrielle (à son apogée au XIIe siècle, 750 000 personnes y habitent, dix fois plus qu'à Londres)...
Notre séjour à Siem Reap fut aussi ponctué par de belles rencontres (un amical bonjour à Aurélie, Catherine et Vivi). Cette dernière nous permettra de passer un peu de temps dans un orphelinat. Spectacle nocturne, organisation d'un atelier peinture pour des enfants d'une politesse incroyable, dont les yeux brillaient au moment de la distribution du matériel qu'on avait précieusement choisi pour eux. Nous savions que gommettes, stickers et autres paillettes trouveraient leur place et feraient naître ne serait-ce qu'un instant de bonheur.
Mais il nous fallait reprendre notre route, direction Phnom Penh en bus... Et puis nan, au tout dernier moment, changement de programme, on décide de prendre le bateau pour traverser le plus grand lac d'Asie du Sud-Est (le Tonlé Sap). Nous naviguerons alors entre plusieurs villages flottants (avec leurs marchés, leurs écoles et leurs lieux de cultes), puis remonterons un fleuve, époustouflant théâtre d'une vie active permanente et originale. Un régal !
Prochaine étape Phnom Penh où on va tâcher de comprendre comment un pays peut faire pour exterminer un quart de sa population en quatre ans... Ça s'annonce très gai...
Bises à nos lectrices et lecteurs.
CapuCaps et Jerems.
Playlist : Mano Solo / The Clash / La souris déglinguée.
Lectures : Les rivières pourpres (J-C Grangé) / Manuel de survie, Situations extrêmes (J. Piven & D. Borgenicht) / D'abord ils ont tué mon père (Loung Ung).
Hello les jeun's. On continue de vous suivre à la trace et là, vous avez mis vos pas dans les nôtres.J'ai bien reconnu les racines autour des portes d'Angkor wat et de Ta Prohm.On a les mêmes préférés. J'suis contente que l'appareil photo soit réparé.Continuez de prendre soin de vous et de ce merveilleux voyage,
RépondreSupprimerBises d'Elle (en forme tous 2)
Merci pour toutes ces superbes nouvelles - Nous voyageons par procuration. Bises à tous deux.
RépondreSupprimerJérôme