Le badaud pourrait vite être troublé par Buenos Aires, cette agglomération très étendue aux larges avenues, volumes imposants et aux gabarits des voies et d'immeubles ressemblant davantage aux villes chinoises et américaines qu'européennes. La trame orthogonale de la ville aux "quadras" réguliers et successifs en fait la spécificité. Albert Londres disait d'ailleurs que "parcourir BA n'est pas marcher, c'est jouer aux dames avec ses pieds. On se croit un pion que l'on pousse à angles droits, sur un damier". Il n'a pas tort et les citadins et urbanistes que nous sommes sont ravis de s'y retrouver malgré quelques embouteillages monstres liés aux manifs qui s'y déroulent en ce moment.
Nous y passerons 4-5 jours ponctués par de multiples activités : déambuler dans les petites rues pavées du quartier San Telmo où nous logeons, qui accueille chaque dimanche un grand marché aux puces et ses danseurs de tango, aller voir un match de foot (incontournable activité de qui veut decouvrir BA telle qu'elle est - Un CR détaillé sera fait à qui de droit...), siroter une Quilmes ou un jus de fruit pressé en fond de cour d'un café ensoleillé (en Argentine si tu commandes un jus d'orange il est toujours pressé :-)), flâner dans les rues de Palermo, aller voir le musée des beaux arts (belles collections) et le centre culturel qui propose une interressante expo sur Carlos Thays, architecte français qui contribua beaucoup à l'urbanisme portégène.
Le soir venu, nous arpentons cette gigantesque ville en taxi pour aller nous régaler d'excellentes grillades de viandes (protéines non-stop !) ou écouter des chanteurs traditionnels de tango (une très bonne adresse que nous vous conseillons: l'authentique "el Boliche de Roberto", sans chichi ni touriste...).
Mais les nuits de BA c'est aussi des concerts à de nombreux coins de rue, Rock ou "Miguel Sardou" au choix, des boites de nuits classiques ou plus spécialisées, des daïquiris frutillia (-"votre daïquiri vous le voulez à la fraise ou à l'ananas?" -"heu bah un daïquiri c'est au citron nan?" - "non !" - "ok bon ben on va dire fraise...". Passé le fait que ça n'a rien à voir avec un daïquiri, c'est un délice !
Malgré plusieurs avertissements de locaux toujours trop alarmistes, nous ne manquerons également pas de visiter le quartier de la Boca réputé autant pour son équipe de foot, son stade et son pibe del oro que pour ses façades aux tôles colorées. C'est très joli bien que très (trop?) touristique.
Nous finirons par un tour dans le fameux cimetière Recoleta là où est enterrée Eva Peron.... Toujours dans un style très "discret" ces argentins ;-)
Au terme de cette étape urbaine, nous nous partons tous les 6 vers des espaces plus sauvages, direction la péninsule Valdès encore une fois bien méritée après 20h de bus.
Cette péninsule accueille en cette période de l'année des colonies de manchots qui te croisent comme si de rien n'était, avec leur démarche chaloupée (vivement qu'on trouve une connexion rapide que vous puissiez voir les vidéos). Ils sont partout autour de nous, impassibles, dormant, hurlant, s'occupant de leurs petits, partant nager, ne rechignant pas à se laisser photographier, certain frôlant même l'exibitionisme.
Plus loin, c'est au tour des lions et éléphants de mer de se montrer. Quelle bande de fumistes ceux là. Incroyable ! Passé leur repas, ils restent 3 mois sans bouger, à se dorer la pilulle au soleil. Pire que des plagistes, de véritables marmottes des plages. Ajoutez-y le fait que les mâles possèdent un harem d'une trentaine de femelles, franchement, ya pire comme vie, nan ?
Mais les stars de cette péninsule -outre les manchots "cro-cro-mignons"- ce sont les baleines franches australes que nous pouvons presque toucher de la main. Le spectacle est réellement impressionnant, voire paniquant pour certaines lorsque le baleineau vient à se gratter contre notre embarcation, la mère passant dessous, étalant majestueusement sa petite vingtaine de mètres et autant de tonnes. Décidemment, dans ce pays, on se sent tout petits !
C'est ici et avec regret que nous quittons Joy et Vince, humbles travailleurs parisiens condamnés injustement à retourner trimer dans la ville lumière. On pense à vous ! Courage !
Le reste de la troupe se dirige vers le sud de la patagonie australe et son Perito Morreno quelques 22h de bus plus loin. À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous sommes à Rio Gallegos, bercés par une jeune troupe de musiciens, nous apprêtant à rejoindre El Calafate et la région des glaciers en admirant un coucher de soleil magnifique.
De grosses bises à tous, continuez de laisser des messages, d'être vous-mêmes et d'être heureux.
CARPE DIEM !
Capucine et Jérémie
P.S: plus de photos prochainement...