mercredi 21 juillet 2010

LAOS : Vientiane et Luang Prabang


Après un mois de frénésie vietnamienne, l'arrivée au Laos nous trouble quelque peu par tant de calme et de tranquillité (trop tranquile, surtout si vous avez des impératifs ou des exigences temporelles...). Nous arrivons donc dans ce paisible pays d'à peine six millions d'habitants. L'absence de klaxons et la faible occupation de l'espace public sont étonnants. Peu de motos dans les rues de Vientiane qui ressemble d'ailleurs plus à une ville moyenne de province qu'à une capitale. On la traverse facilement à coups de pédale, en vingt minutes pépère... Et ce, en mode "pas trop vite devant, poussez pas derrière...".
Le Laos, c'est aussi un couvre-feu avant minuit, peu de possibilité de manger tard, des boutiques/musées/attractions qui ferment pour la sieste et une notion de concurrence rare quand un commerçant vous dit d'aller plutôt chez le voisin parce que c'est moins cher (ou qu'il n'a pas envie de se fatiguer à vous servir)... Après le Vietnam où tout est possible à toute heure, ça change !

Notre priorité en arrivant sont les visas chinois. On finira par les obtenir plus facilement que prévu, à notre plus grande surprise (on nous avait pourtant promis les pires difficultés). Ces réjouissances administratives nous prennent quand même quelques jours mis à profit en flânant dans les petites rues, n'hésitant pas à visiter les quelques incontournables (bon faut aimer les temples et les Bouddhas) : Vat Si Saket, Haw Pha Kaeo qui sont jolis avec leurs toits à dénivelé, mais aussi l'arc de triomphe local, la grande stupa dorée de Pha That Luang, les marchés... Ces promenades culturelles sont bien-entendu agrémentées de pauses hamam/massages laotiens dans un cadre forestier rudimentaire mais rigolo !

Contrairement à ses voisins indochinois, l'héritage colonial français est encore bien présent au Laos où les noms de la plupart des rues, administrations et équipements publics sont sous-titrés en français (heureusement parce que leur écriture en vermicelle c'est pas très-très facile... Mais c'est joli en tout cas...). Notons également que les boulangeries et restaurants français sont bien implantés et ce, pour notre plus grand plaisir!!
Le 14 juillet, nous nous pointerons à l'ambassade de France armés de notre seule CNI, où la réception de Monsieur l'ambassadeur (sans ferrero rocher !) nous fera oublier un instant les milliers de kilomètres qui nous séparent de notre belle métropole. La garden party de l'Elysée a beau avoir été supprimée, les représentations de la France à l'étranger ne semblent pas, quant à elles, avoir réduits leurs frais de bouche... C'est donc "la régalade" totale avec les p'tit fours, les plateaux de fromages, de paté de campagne avec de vrais cornichons (pas les énormes américains !), les plateaux de charcuteries, re-les plateaux de fromages, les tartelettes au citron, etc... Le tout accompagné d'un rouge plus que correct et surtout de champagne, du vrai, du brut ! Vive la France du voyager plus, pour manger plus !


Une longue et très désagréable nuit dans un bus aux dimensions lilliputiennes (même pour Capucine qui a pourtant un gabarit local) plus tard, nous voici dans la célèbre Luang Prabang, ville classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Nous sommes loin d'être dépaysés dans cette petite ville à taille humaine à la fréquentation essentiellement touristique et dont l'architecture coloniale des maisons à bas étage à la blancheur immaculée et à l'alignement bien respecté nous replongent dans nos repères occidentaux. Pas de maison construite n'importe comment, pas de tranche de pain de mie de trois étages, pas d'égout à ciel ouvert, pas de n'importe quoi partout. C'est agréable et ça fait du bien !


Le centre-ville regorge de superbes temples, ses environs de belles cascades et nous rencontrons Sophie et Nicolas, des copains de copains, arrivés tout droit de Mayotte. Tout ceci faisant passer le temps à une vitesse incroyable dans ce pays qui marche pourtant au ralenti.

Quelques petits-déjeuners et dîners face au fleuve plus tard, c'est donc à quatre que nous continuerons ce voyage sur le grand Mékong...

Bises

C. & J.

Lectures : Sans patrie ni frontière (Jan Valtin)
Playlist : Queen, Miles Davis, 100 hits rock'n roll et une compile Trojan.

mardi 13 juillet 2010

Ninh Binh et Hanoi


À contre-sens de la conquête historique du Vietnam, notre remontée vers le nord se poursuit.
Après une nuit en bus-couchettes (marrant !), c'est Ninh Binh, au cœur de la baie d'Halong terrestre et à une centaine de kilomètres au Sud de Hanoi qui nous accueille. Là, nous profitons des derniers instants de tranquillité, installés dans une paisible guesthouse (tenue par une mielleuse GPS). Cela devient un luxe, de trouver calme et volupté au cœur d'un Vietnam grouillant et bruyant, toujours en plein développement et jamais dénué de klaxons.



À moto, à vélo ou en bateau, nous découvrons de l'intérieur comme de l'extérieur, au pied ou à leur sommet, d'immenses formations calcaires. On se permet même de se perdre en voulant se fondre dans les méandres de ces étranges émergences géologiques... Vulgairement on appelle ça des pains de sucre, plus scientifiquement ce sont des formations karstiques.


Une balade en barque, dirigée avec brio par deux petites mains vietnamiennes (et parfois même par deux pieds), nous plongera dans l'immensité de ces monolithes couverts de verdure surgissant de l'eau. La tâche n'est pas aisée quand il s'agit d'orienter la barque dans une quasi (voire totale)-obscurité, au moment où l'éclairage du fond des immenses grottes, que nous traversons tels des spéléologues, vient à s'éteindre accidentellement (claustro spirit). On finira cette balade par une course d'aviron que nous gagnerons face à une embarcation concurrente, à la force de nos tatanes et demi-bambous, galvanisés que nous sommes, par notre bonne humeur !



Bien reposés, nous laissons ensuite Anaïs et Alex aller se "détendre" à la baie d'Halong, pendant que nous rejoignons Hanoi, capitale millénaire cette année.

Capucine y retrouve rapidement ses repères : le quartier aux 36 rues, le lac Hoan Kiem, la rue Trang Tien, la poste centrale, l'Opéra, le glacier Fanny... et nous sommes toujours décidés à goûter aux succulentes spécialités du Nord : banh cuon, bun cha, pho...


Les retrouvailles, le soir suivant, avec nos deux acolytes se font dans un cadre approprié, au très classe et réputé Hotel Métropole Hanoi (depuis 1901 siou'plait) dont ils avaient bien besoin après deux jours quelque peu chaotiques sur la baie d'Halong... En fait, il ne fallait pas se séparer, on ne change pas une équipe qui gagne ;-). Emportés par les apéros et le dîner, on joue aux riches et demandons à visiter les suites... uniquement pour le plaisir des yeux... Aussi luxueux soit-il, le lit de Charlie Chaplin à 1070$ la nuit, disons que nous avons d'autres priorités...

L'écrasante chaleur ne nous décourage pas de profiter au maximum des derniers jours : visite du temple de la Littérature (toujours aussi joliment reposant)...


... spectacle de marionnettes sur l'eau (un peu guignol du jardin du Luxembourg mais sur l'eau...), achat des derniers souvenirs, apéro à la viet sur une natte à même le trottoir, à l'alcool de riz et au poulpe séché, préparation d'un modeste anniversaire surprise pour Anaïs (ce qui ne fut pas chose facile, hein Alex ?) et bien sûr les incontournables massage (moment inoubliable, hein Anaïs ;-)), manucure, pédicure et coiffeur (J. en a eu marre d'avoir chaud, il a tout rasé...).
Les aurevoirs avec nos compagnons de voyage se font précipités mais émouvants, avant que notre binôme ne parte pour une nouvelle étape..

Plus de 20h de bus nous attendaient pour rejoindre Vientiane, la capitale laotienne. Voyage interrompu par un réveil brutal à 2h du mat' pour manger (normal !) dans un cadre dégueu (J. a quand même été obligé d'y éviter un combat de rats) mais heureusement animé par un match du Mondial... Autre arrêt peu après 5h à la frontière qui nous fournira un exemple de corruption flagrante... ils nous demandent 1$ pour apposer un tampon de sortie (même au Cambodge, ils nous l'avaient pas faite celle-là). Puis de l'autre côté, c'est 3$ "parce que c'est dimanche", etc... Mais ces sommes ridicules, on s'en fout, c'est cette impression d'impuissance fasse à ces intouchables uniformes en possession de nos passeports, qui peuvent faire ce qu'ils veulent, qui nous énerve. Bref on ne s'embrouille presque pas mais on marque notre désaccord, on demande un reçu, au moins une affichette qui indiquerait ces taxes... Tu parles Charles, rien du tout, on peut toujours se brosser et en plus ils nous rendront volontairement nos passeports en dernier... Zou !

On a fini par arriver à Vientiane d'où on vous écrit ce message, mais pas plus de détails aujourd'hui, la suite au prochain épisode...


Bisous

C. & J.

Playlist : Amy Whinehouse, Cake, Pink Martini, Jacques Brel, Léo Ferré.

Lectures : Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee (merci Serena!)

mardi 6 juillet 2010

Mise à jour Vidéos


Coucou les amis,

Nous avons récemment profité des bonnes connections Internet vietnamiennes pour uploader une bonne dizaine de vidéos. Celles-ci (et toutes les autres) sont disponibles sur votre droite, rubrique Vidéos.
Quelques exemples de ce que vous pourrez y trouver...

C. & J.






samedi 3 juillet 2010

Saigon, le delta du Mekong, Hoi An et les hauts plateaux du centre


Notre voyage continue à quatre. Nous sommes ravis d'accueillir Anaïs et Alex qui se joignent à nous pour la suite des festivités. De plus, ils n'arrivent pas les mains vides ! Plateau de fromages et vin rouge français, ça commence bien !
D'abord, deux jours off à Saigon où Alex et Jérémie se fondent dans la masse pour suivre la coupe du monde jusqu'au bout de la nuit. Ici le dernier match finit vers 4h00 donc il faut tenir la cadence mais nos deux compères ont de la ressource et les moyens de leurs ambitions... Ce qui est bien pratique, c'est que les vietnamiens sont complètement fans et suivent tous les matchs... Tous les dix mètres, on peut trouver une télé allumée diffusant dans toute la ville cette si agréable et pas du tout énervante mélodie vuvuzelesque...
Mais comme ya pas que le foot dans la vie, nous profitons de Saigon pour se régaler de la délicieuse nourriture locale, se faire masser, etc...
Passée cette étape d'adaptation, le séjour continue avec une virée en vélo de deux jours dans le delta du Mékong.

Accompagnés de , notre "feuille préférée" (seuls les présents savent...), nous pédalons à travers l'authentique et verdoyante campagne vietnamienne.


Marchés, petits ports de pêche, traversée de rizières, fermes d'orchidées et balade en bateau sur un bras du Mékong seront agrémentés de gargantuesques repas. Fruits du mélange de la patience, l'expérience et de produits délicatement sélectionnés nos papilles se souviendront des succulents beignets de crevettes, de la salade de fleur de bananier, des goi cuon au poisson du fleuve, des énormes langoustes et autres banh xeo...

Ces repas sont les bienvenus, encore plus lorsque, au terme d'une journée de vélo et d'aventures, surpris par une très forte pluie, la terre devenant boue, nous nous retrouvons bloqués, complètement embourbés... Heureusement, les vietnamiens sont partout et on peut affrêter un tracteur jusqu'à une route praticable afin de continuer ce splendide périple.


Après le delta, c'est en train de nuit que nous rejoignons le centre du pays, plus précisément Hoi An. Partageant notre compartiment avec une famille vietnamienne qui dort à quatre dans deux lits (normal !) et pose les traditionnelles questions: "Quel âge as-tu?", "As-tu fini tes études?", "Es-tu marié?", "As-tu des enfants?", "De quel signe chinois es-tu?", etc... Comme tout bon vietnamien, ils vérifient aussi que nous avons bien mangé à chaque repas n'hésitant pas non plus à nous demander notre salaire ou encore combien on a payé tel ou tel vêtement. Ils commentent souvent nos réponses sans gêne ni retenue. Mieux vaut être prévenu de ce type de questions, ça peux surprendre au début... En règle générale, l'argent tient une place prépondérante dans leurs dialogues... "Venez voir mon plafond comme il est beau... Il est très cher..."

Arrivée à Hoi An. Petite ville côtière du centre ayant conservé son architecture d'antan et survécu à l'urbanisation galopante des tranches de pain de mie à plusieurs étages, c'est un peu comme
dans le Lotus Bleu ici, étonnament paisible pour une ville normalement très touristique. La chaleur et la basse saison en ont fait fuir une grande partie, ce qui rend très agréable les balades dans ses rues et ruelles au milieu de vieilles maisons coloniales bien entretenues.


Mais Hoi An, c'est aussi la capitale vietnamienne des fringues sur mesure... Inutile de vous dire qu'un certain temps sera consacré à la recherche, confection, retouches, re-retouches de shorts, robes, bustiers et j'en passe... Que des trucs indispensables on vous dit ;-)
Heureusement pour les "non-vêtementophiles", nous avons également la possibilité de nous rassasier de poissons grillés au bord de la plage, d'observer des pêcheurs qui prennent de drôles d'embarquations et de mater le foot...


Comme tout bon vietnamien, nous nous devions aussi de découvrir une partie du pays à moto... Nous voilà donc en selle pour un road trip de quatre jours, bien équipés contre le soleil (ici ils vendent toutes sortes de choses pour s'en protéger car la super classe c'est d'avoir la peau blanche, Anaïs aurait effectivement pu faire une carrière de mannequin tant elle est complimentée !).
Sur nos 110cm3 rutilantes, nous sommes vraiment des-easyriders (il faut faire la liaison ;-)).


La route vers les hauts plateaux du centre, de Hoi An à Kontum se révèle plus longue que prévue. Les cartes vietnamiennes ont une échelle qui varie d'une route à l'autre, celles-ci sont dépourvues de panneaux directionnels, quelques petites galères techniques (trois crevaisons, un problème de démarrage...) viennent ajouter un peu de difficulté au trajet. Rebrousser chemin? Jamais! On n'arrête pas des-easyriders de notre trempe aussi facilement. Le moral des troupes remonte au fil des kilomètres devant les magnifiques paysages qui s'offrent à nous. Ça valait le coup de persévérer. Nous traversons plusieurs villages de minorités, l'ascension des cols de la route 24 reliant Kontum à Quang Ngai nous dévoile des étendues verdoyantes impressionnantes, aux couleurs éclatantes et des rizières d'une beauté à couper le souffle.





Là réside encore le "vrai Vietnam" vierge du tourisme de masse, d'une urbanisation incontrôlée et de tours operators sans scrupule, il est réservé à celles et ceux qui se donneront les moyens et le courage de le découvrir par eux-mêmes. Nous, on recommande vivement de faire cette QL24 à moto.



Repus après ces quelques 500 km de routes, bravant chaleur, vent, pluie, poussière, camions, klaxons, oies, chiens, buffles, bœufs, klaxons, cars, klaxons, piétons, motos, klaxons, voitures, klaxons, crevaisons, etc... c'est plus au Nord, à Ninh Binh que nous partons nous reposer au cœur de la baie d'Halong terrestre...


Bises affectueuses à nos lectrices et lecteurs de partout. Portez vous bien.

C. & J.




Playlist: Grève de cette rubrique pour protester contre la scandaleuse décision de virer les géniallisimes Guillon et Porte de France Inter, Hees et Val sont aux ordres, honte à eux !

Lectures: La Mémoire des vaincus (Michel Ragon) / L'éléphant s'évapore (Haruki Murakami).

P.S: N'oubliez pas que vous pouvez retrouver l'intégralité de nos photos dans les rubriques attitrées de la colonne de droite...

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