mercredi 25 août 2010

Chine (Yunnan): Jianshui, Kunming / Hong Kong

Ça y est, on arrive en Chine ! Passant la frontière à pied et sans encombre même si la douanière demande à J. s'il ne transporte pas quelques livres... Il fait mine de ne pas saisir ("Vous pouvez répéter la question?") mais plusieurs scanners plus loin quelques quatre kilos de papier s'étalent sur la table... Heureusement pas de Lonely Planet (c'est lui qu'ils cherchent et confisquent...). On peut repartir tous les quatre sans autre forme de procès.
Vu leur proximité géographique, on pourrait croire que le Vietnam et la Chine se ressemblent... Que nenni ! Ça n'a rien à voir ! Un autre voyage dans l'ère de la modernité commence pour nous après plus de quatre mois en Asie du Sud Est... Fini les klaxons, les rues chaos, les vendeurs ambulants sur des trottoirs défoncés et autres alpagages incessants. Plus moyen de comprendre à peu près ce qu'il se passe, ici ils ne parlent quasiment que chinois et franchement, c'est compliqué... Allez donc demander un coca dans un bar de Kunming ou encore une chambre dans un hôtel de Jianshui ! Bande d'inconscients! Ça va pas nan? Et pourquoi pas une soupe dans un restaurant pendant qu'on y est?
Bref, nous voilà donc arrivés en Chine, deuxième puissance économique du monde, et ici : c'est carré !

Nous rentrons dans l'empire du milieu par le Yunnan. Première étape : Jianshui, petite ville de presque 500 000 habitants (c'est vraiment rien ici). Fort heureusement, elle a été épargnée d'une politique urbaine de la table-rase trop souvent appliquée en Chine. Le centre-ville historique est plutôt bien conservé, les vieilles constructions sont même "harmonieusement" intégrées aux milliers de commerces développés en rez-de-chaussée.


La ville abrite de véritables joyaux architecturaux : temples (parmi lesquels celui de Confucius), résidences d'anciens grands notables avec plusieurs patios (dont la très agréable résidence de la famille Zhu et ses nombreux bonzaïs), maisons de thé (incroyables dégustations !), etc... Tout cela se déroule dans une ambiance très zen et à l'écart du tourisme. On nous regarde avec des yeux ébahis et interrogatifs du style "Qu'est-ce qu'ils peuvent bien foutre là ces blancs?". Vraiment une ville très agréable ! Ajoutez-y des scooters électriques donc silencieux et vous obtenez une bien belle entrée en matière chinoise...





On s'attardera également dans les environs de Jianshui où quelques dizaines de kilomètres suffisent pour se plonger au cœur d'une Chine qui semble ne pas avoir bougé depuis l'époque maoïste. Les maisons en bois sont restées intactes, les portraits au pochoir de Mao sont encore sur les murs et les machines agricoles mécaniques toujours en action.










Les femmes âgées, travaillent à la main et celles aux pieds bandés (que de souffrances endurées, mais il parait que c'est super classe !), discutent, jouent au mah-jong ou s'adonnent à l'origamie à l'entrée des maisons.




Un arrêt dans le temps exceptionnel au coeur d'une Chine en plein mouvement : une petite perle de notre séjour chinois, où nous aurons même le loisir de goûter aux brochettes de grillons/sauterelles grillés, sans excès de goût mais excellentes en apéritif afin d'accompagner la bière locale...

On reprend ensuite la route... De belles et grandes autoroutes nickel-chrome, avec panneaux de signalisation respectés et sous-titrés, tunnels éclairés, contrôles de passeports fréquents et jolis paysages montagneux parsemés de différentes exploitations agricoles. 
Puis c'est l'arrivée à Kunming, capitale du Yunnan, qui nous dévoile le côté plus clinquant du pays avec ses hauts buildings, ses malls commerciaux flambants neufs (les marques de luxe françaises ont toujours un succès fou), ses immenses avenues, ses automobilistes et piétons bien disciplinés. L'entrée de notre hôtel donne sur un chantier, (normal!). Faut bien que la vie continue malgré tous ces champignons qui sortent de terre tous les jours. Ça construit de partout, en hauteur, en profondeur, en rangées. Nos HLM n'ont rien à envier à leurs tours d'habitations de plusieurs dizaines d'étages où l'on entend jamais parler d'éventuels problèmes d'enclavement, de délinquance, de mal-être, d'exclusion. Ce genre de "détails" n'a pas droit de cité en Chine. Et si l'envie vous prend de dénoncer quelque chose, dénoncez plutôt votre voisin, il y a des postes de police ouverts jours et nuit à chaque coin de rue... Vous pouvez pas les manquer ça clignote comme dans une boîte de nuit...
La ville de Kunming n'a pas grand intérêt mais ses environs un peu plus. Shilin, en particulier, où nous vivrons notre première expérience de tourisme chinois de masse. Rien à voir avec le Machu Pichu, les temples d'Angkor ou encore les chutes d'Iguazu, où ils n'étaient que quelques centaines... ici on compte en milliers ceux qui viennent voir cette forêt de pierres. Les chinois se déplaçant rarement seuls, beaucoup sont en groupes (troupeaux?) organisés, bien disciplinés, sortant rarement des sentiers battus. Mais, quelques dizaines de mètres suffisent, à l'écart du sentier principal, pour se plonger dans un environnement calme et mystérieux, surplombé d'immenses blocs de pierre atteignant parfois quelques dizaines de mètres. Enfin au calme ! Mais il faut vivre au moins une fois le tourisme à la chinoise, cela fait partie du trip et c'est assez drôle, ils sont tellement différents de nous !























Après Kunming, place à notre dernière étape à quatre : Hong-Kong. Ville aménagée autour d'une baie, (on peut y circuler facilement d'une île à l'autre en ferry) et entourée de montagnes. Elle reste, malgré sa forte densité et ses hauts buildings, une ville très plaisante. Idéale pour faire des achats (en période de soldes en plus!), il nous a logiquement fallu racheter un petit sac qui nous a gentillement été rapporté (merci encore à vous). On se laisse vite prendre par le temps dans ses malls gigantesques où l'on peut se perdre sans problème...


À part faire du shopping et aller au BK (oui-oui, ça y est, on a craqué. On en a marre de la bouffe chinoise. Jérémie en a même fait une belle indigestion, car à part leurs brioches fourrées fort bonnes ainsi que leurs brochettes, tout est littéralement baigné dans l'huile, le canard laqué lui ayant été fatal, encore une fois...).



Bon nous avons quand même visité les incontournables : Peak Victoria donnant une vue magnifique sur la baie de HK et le bouddha géant sur l'île de Lantau. Le téléphérique pour s'y rendre reste finalement l'attraction la plus intéressante de cette excursion. On a adoré voir les avions atterrir et décoller à une cadence infernale sur cet aéroport posé sur l'eau.




Pour finir, quelques marchés de faux, de babioles, la promenade des stars pour chercher Bruce Lee (un pote de Vidda, jt'expliquerai...), etc... et nos deux amis nous quittent déjà :-(. On a vraiment passé un excellent moment en votre compagnie, merci de vous êtes déplacés aussi loin pour partager ces trois semaines qui, on l'espère, vous auront autant plu qu'à nous.



De notre côté, nous passons encore quelques jours à HK, en attendant notre train pour Shanghai, entre une balade sur Lamma (petite île balnéaire), des marchés aux poissons et d'autres aux oiseaux ainsi qu'une mini-croisière sur une jonque dans la baie.


Ah oui, nous avons également obtenu nos visas russes, à l'aise ! C'est fou comme ces enquiquinements de visas peuvent varier d'un pays à l'autre...
Nous sommes donc parés pour la suite du voyage : Shanghai, le Japon puis le transiberien... D'ailleurs, on vous laisse, on a un train à prendre et une expo à voir !

Bisous

J. & C.

Lectures: Fatherland (Robert Harris) / Miso Soup (Ryû Murakami)

lundi 16 août 2010

Vietnam (2): Hanoi, la baie d'Halong et Sapa


Le voyage se poursuit à quatre avec Vidda et Emilie fraîchement débarqués de France. Et ils n'arrivent pas les mains vides : ravitaillement vital en saucisson, vin rouge, rhum de Guadeloupe, livres, guides, etc... Merci à eux et biensûr à Elle pour ce Noël en avance. Ça fait du bien !


Quelques jours de repos à Hanoi, avec les classiques au programme : lac Hoan Kiem, massage intégral (Tu aimes te faire marcher dessus ?), achats de souvenirs, bia hoi, glaces Fanny, temple de la littérature, dégustations des spécialités locales...

... le temps que V. se choppe une belle tourista de bienvenue et nous mettons le cap sur la baie d'Halong.

On y va tous seuls, comme des grands, évitant l'option tour organisé malgré l'abondance d'agences à Hanoi. Nous ne choisissons pas la facilité mais bon, on ne le regrettera pas. Arrivés sans encombre (et en transports locaux) sur l'île de Cat Ba, nous dégôtons rapidement un petit bateau rien que pour nous. Le luxe à un prix défiant toute concurence ! Le pied intégral !


C'est sous un beau soleil que nous levons l'ancre et plongeons dans la baie de Lan Ha, moins fréquentée que celle de Halong (que nous admirerons bien-entendu le lendemain) mais tout aussi jolie et surtout loin des circuits touristiques. On ne se lasse pas de ces paysages magnifiques qui font la renommée de la baie. Seuls au monde, nous évoluons pendant deux jours dans un décor de rêve. Les pains de sucre s'étalent devant nous, majestueux. Nous croisons comme seules embarcations, celles de pêcheurs locaux et nous arrêtons de temps à autre pour barboter au milieu de formations karstiques placées là, rien que pour nous...


Visites des grottes et tours en kayak sont aussi au programme. Sur le bateau, on mange très bien, bains (et coups) de soleil sont compris dans l'excursion. Le soir venu, le capitaine jette l'ancre dans un micro-village flottant, dédié à la pissiculture.
Malgré la barrière de la langue, c'est un excellent moment en compagnie de pêcheurs vietnamiens qui nous attend. Au début ça commence par un bon repas, puis le capitaine sort l'alcool de riz... Pour ne pas le fâcher, nous acceptons bien volontier la première tournée... Chuc suc khoe ! Tram phan tram (100%)... Sans le savoir, nous avons alors mis le pied dans un engrenage fatal... En effet, une fois le premier verre expédié, c'est le début d'un cycle infernable, inarrêtable capitaine épaulé par son complice en bleu... Impossible de les mettre sur pause, impossible d'esquiver plus d'un verre sur deux... La soirée est lancée sur les chapeaux de roue et un mythique karaoké se profile ! Chuc suc khoe !
Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu nos amis d'un soir c'est qu'en face d'eux ce n'est pas une pauvre équipe de touristes ("du lich") lambda qui entre dans la compétition mais une délégation triée sur le volet du glorieux Barwat Crew ! Comptant même un membre de la valeureuse équipe ....'..... dans ses rangs ! Après quelques tours de chauffe, le karaoké se transforme en véritable soirée dansante "Are you ready for the shooooooow ?". Le capitaine ne nous lâche plus, il va chercher son deuxième bidon d'alcool à 90... Heuu pardon d'alcool de riz artisanal... Chansons viet et anglophones se succèdent, Chuc suc khoe, air guitar, 100%... Contre toute attente, nous sommes toujours là, tenant la cadence malgré leurs traquenards... Ils commencent à perdre pied, nous restons debout, à chanter... Chuc suc khoe !
Fidèles à nos couleurs, nous gagnons par KO, seul le vaillant capitaine finira la partie, mal en point. Dans un finish à capella assourdissant nous vengeons tous ceux qui ont maudit ces karaokés asiatiques lorsqu'ils souhaitaient dormir... Ce soir, le bruit c'est nous ! Ce soir, ceux qui maudissent le karaoké c'est eux... L'arroseur est enfin arrosé...


On nous qualifiera de vrais vietnamiens pour notre endurance dans l'ascension du col classé hors catégorie et la politesse de ne pas (ou très peu) refuser la main, heu pardon, les verres tendus. Chuc suc khoe !
Après ces deux jours (et une nuit) de rêve sur la baie, escale rapide à Hanoi et nous voilà repartis pour une nuit de train à destination de Lao Cai dans le Nord-Ouest du pays, tout juste à la frontière chinoise. Les trains sont pleins et nous n'avons réussi à obtenir que des "sièges durs" et sommes un peu sceptiques sur ce qui nous attend... L'appellation des sièges porte effectivement bien son nom : banquettes en bois à 90 degrés. Ajoutons que dans ces wagons s'entassent les détenteurs du surplus des billets vendus... Finalement, à côté de ceux qui dorment par terre, dans les allées, entre les wagons et sur la porte des toilettes (accès vraiment délicat), on est plutôt chanceux... Mais honnêtement, la nuit fut affreuse...

De Lao Cai, direction Sapa, perchée dans les montagnes et surplombée de jolis sommets dont le point culminant du pays: le Fansipan. Ahhh Sapa... Temple des rizières en terrasses!



À pied, comme à moto, nous profitons des stratosphériques paysages que nous offrent ces rizières, aux verts changeants, aux formes arrondies et rectilignes. C'est tout simplement grandiose.



Ajoutez à ce tableau des marchés colorés, peuplés de minorités ethniques aux tenues et couvre-chefs divers ainsi qu'un dernier festin... et vous obtenez une parfaite conclusion à notre sympathique séjour au Vietnam. Ce pays que nous adorons, aussi magnifique que diversifié, dans lequel il faut parfois savoir quitter les sentiers battus et parler quelques mots de la langue mais qui, vraiment, nous a enchantés !

Notre bande de quatre, toujours au top, met maintenant le cap sur la Chine, avec l'ambition d'y arriver à pied ;-)

Bises affectueuses.

J. & C.

Playlist : Otis redding / Brassens / Edith Piaf / Queen / karaoké 21987 titres, volume 31 !
Lectures :
Le mât de cocagne (René Depestre), PSG-OM: Les meilleurs ennemis: enquête sur une rivalité (Riolo and co).


lundi 2 août 2010

Nord du Laos : de Nong Kiaw à Vieng Xai

Cette fois, c’est sûr, la saison des pluies a bel et bien débuté au Laos. Entre des routes (déjà pas terribles à la base) qui deviennent de la bouillasse, les risques d’éboulements et autres réjouissances, nous avons préféré le bateau, parce que, pour une fois on a le choix et qu’il parait que c’est beau !

Nous embarquons donc avec Sophie et Nico à bord d’un petit (mais bruyant) rafiot remontant la Nam Ou, un affluent du Mékong. Cette balade de Luang Prabang à Nong Khiaw, plus au Nord, nous prend une demi-douzaine d’heures (une broutille au Laos) et nous offre un paysage absolument grandiose. Des deux côtés du fleuve, les montagnes habillées de vertes forêts nous toisent. De bien belles formations karstiques. On ne s’en lasse pas.



Alors que Luang Prabang n’était qu’une (belle) vitrine où tout le monde s’arrête, c’est ici, dans le Nord, qu’une partie du “véritable Laos” se découvre. Même si c’est toujours aussi calme, il y a quand même des moments où tout ce petit monde s’active… Certains, privés d’eau courante, vont se baigner à la rivière, les filles spécialement vêtues de sarong, portent un petit panier à la main rassemblant tout leur nécessaire de toilette. D’autres vont ou reviennent de leur journée de pêche ou de travail au champ, canne-à-pêche, pioche ou serpe à l’épaule, parfois accompagnés de leur buffle. D’autres encore tissent de jolies vanneries en bambou ou s’attèlent à la cuisine sur de petits barbecues de fortune.

Quelques petits bungalows (avec eau et électricité) ont été aménagés pour l’accueil des touristes… vue sur le fleuve, petit balcon au coeur d’un mignon et luxuriant jardin… On y élit immédiatement domicile !


Autour des villages de Nong Khiaw et surtout de Muang Ngoi, flotte comme un petit air de Guyane: au bord du fleuve, bordé d’une végétation dense, sous un climat très humide, etc… On part donc se promener en forêt. Nico, en bon instituteur, a l’oeil vif pour repérer les petites merveilles de Dame nature : chenilles de toutes les couleurs, coccinnelles en forme de soucoupe volante, plantations de tek, etc…


Les sangsues, en revanche, on ne les a pas cherchées, elles se sont invitées toutes seules. Malgré nos vêtements longs et chaussures fermées, elles ont passé l’aprés-midi à trouver le moyen de se gorger de notre sang. Mais comme elle sont inoffensives, on a finalement survécu ;-) !

Après quelques jours passés dans le coin et une belle dernière soirée atelier-cuisine chez l’habitant, puis session punk-rock/blind-test-dessins-animés sur le balcon face au fleuve (très 80’s tout ça), nous quittons Sophie et Nico (merci à vous deux d’avoir partagé dans la joie et la bonne humeur ce bout de voyage avec nous) et repartons, en bus cette fois, vers le Nord-Est du pays. Nous sommes maintenant accompagnés de Laïla, une nouvelle et sympathique alliée québecoise. Un trajet étonnament calme, sans panne, sans embourbement ni même trop de monde dans le bus, jusqu’à Sam Nuea (petite étape, sans grand intérêt, si ce n’est son marché aux étals riches de tissus bariolés).

Nous voulons en fait rejoindre Vieng Xai, pas loin de la frontière vietnamienne et diversement peuplée…


Et c’est là que ça se complique… Malgré des prises de renseignements à la source même (la gare routière), les différents bus promis n’arriveront jamais… “Pourquoi ?” / “Ben c’est comme ca, revenez demain…” Le Laos dans toute sa splendeur… On a compris qu'ici, ils partent quand ils veulent, quand ça les arrangent, mais pratiquement jamais quand ils l’indiquent… Qu’à cela ne tienne, on part en stop, ou plutôt, on fait du pouce… Nous voilà donc tous trois à l’arrière d’un pick-up, cheveux au vent, avec sacs de riz, foin et plantes diverses, en direction de Vieng Xai, ville présentant nettement plus d’intérêt mais on y reviendra…

Le calme de ce paisible petit village est quelque peu perturbé, à notre arrivée par une Capu(gaffe) qui court, hurle et gesticule derrière notre pick-up qui s’éloigne, avec à son bord, le petit sac oublié... Digne d’une étape de Pékin Express, elle mobilisera en un temps record une moto (et c’est pas gagné au Laos, tellement rapidité est un mot étranger à ce beau et calme pays) qui se rend vite compte, malgré la barrière de la langue (et la panique de C.) de l’urgence de la situation et se lancera à la poursuite du pick up… en vain, car même avec la meilleure volonté du monde, faut croire qu' ici, ça n’avance pas...
Ayant perdu tout espoir de retrouver son sac (et tout ce qu’il contient), le moral à zéro, c’est au coin d’une rue, stationné, qu’elle le retrouvera finalement… Ouf! Il s’était arrêté boire un coup! Boire ou conduire il a choisi les deux mais pour une fois, c’était le bon choix…

Le lendemain, visite passionnante et émouvante, des multiples grottes qui entourent Vieng Xai… Elles ont servi de refuge aux communistes pendant la seconde guerre d’Indochine.


Ces grottes ont abrité durant plusieurs années logements, écoles, hôpitaux, centres de formation militaire, politburo, défense anti-aérienne et même un théâtre! De peur que le communisme ne se répande et pour empécher les réapprovisionnements, l’armée americaine, en guerre au Vietnam, bombardait massivement les pays voisins. Cette guerre au Laos est méconnue, mais il est intéressant de se rappeler qu’entre 1964 et 1974, il pleuvra sur ce petit pays plus de bombes que sur l’Europe entière pendant la seconde guerre mondiale... Cette guerre oubliée continue pourtant aujourd’hui de tuer et de mutiler (engins non explosés et autres mines anti-personnelles) des centaines de personnes par an…


C’est ici que notre séjour au Laos se termine, nous y prenons un dernier bus de l’enfer, pour rejoindre le Vietnam. Le voyage commence bien, mais passée la frontiere, ça se corse. Des gens montent… et montent… et montent… ça n’en finit pas. Quand y a plus de places, y en a encore, dans les allées, sur le toît, sur les genoux, jamais sans leurs kilos de riz ou leurs poules… Le plus dur, c’était sans doute d’éviter les vomissements et de les laisser passer jusqu’au bord de la fenêtre quand ça urgeait. Mais avec 45 personnes dans un mini-bus de 20 places maxi, qu’est-ce tu veux faire ?

Arrivée à Hanoi, le Vietnam, la vitesse, la facilité… Un retour à la modernité qu’on apprécie (on avait oublié tout ce bruit, toute cette vie, ces commerces disponibles, ces transports nombreux et ponctuels, à part les klaxons, tout cela nous avait manqué…).
Ici, on s’affaire (mais tranquillement) en attendant Vidda et Emilie qui arriveront bientôt de France. Quelques jours à deux dans cette ville qui nous plait avec comme ambition, outre le fait de bien manger, des lessives intégrales des fringues, chaussures, sacs (et oui, forcément, à entasser des poules sur nos sacs dans un bus surchargé et sous la pluie, ils ont pris vraiment cher… degueulasse!), mais aussi formalités administratives (visa russe -mission failed pour le moment-, billets de bateau pour le Japon…), échanges de guides touristiques etc… Bref, le quotidien d’une vie sur les routes…


Bises


C & J


Playlist: Les Berrus, Molodoi, la Mano Negra, Parabellum, Mano Solo, génériques de dessins-animés des années 80…
Lecture: Les justiciers (Jack Higgins)

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