C'est un rapide train de nuit qui nous transporte de Hong Kong à Shanghai. Outre l'odeur des toilettes et la musique à fond, c'est plutôt confortable...
Arrivés sous une humide chaleur, nous comprenons tout de suite qu'ici les maîtres mots sont : "Better city, better life", placardés dans toute la ville (voire même en dessous) et rappelant à ceux qui vivraient en autarcie au fin fond du massif central que le grand empire du milieu organise ici l'Exposition Universelle.
Notre séjour à Shanghai s'avèrant plus long que prévu (la faute à une sombre histoire de Ferry pour le Japon qui ne circule qu'une fois par semaine...), nous décidons de tenter l'aventure Couchsurfing, littéralement "surf de canapé". Le concept est simple : un site internet met en relation, dans le monde entier, des milliers de gens prêts à recevoir et d'autres souhaitant être hébergés sans bourse delier.
Notre demande est rapidement acceptée et nous sommes accueillis pour la semaine -et comme des rois- dans le vaste appartement d'un expatrié américain, offrant chambre et salle de bain privée. Pour ne rien gâcher, c'est au 25ème étage que ça se passe. Outre le gite, cela fait du bien de rencontrer de nouvelles personnes, de partager des repas mijotés par nos soins (non baignés dans l'huile) en devisant amicalement et de se sentir un peu comme chez soi. Notre hôte, Devin, se révèle extrêmement sympathique et ouvert d'esprit. Un grand merci à lui pour cette semaine en lui souhaitant bon courage pour la suite... Message qu'il ne pourra malheureusement pas lire étant donné que la Chine n'aime pas notre blog... Censure quand tu nous tiens...
La semaine à Shanghai passe finalement très vite entre balades dans l'ancienne concession française, puis sur le Bund, excursion à Zushou (la Venise chinoise qui n'a en fait rien à voir avec son homologue italien mis à part quelques petits canaux), barbecue chez d'autres enfants de la bannière étoilée et shopping rapide (J. a craqué dans un temple de la contrefaçon pour une fausse Patek Philippe... Nan parce que s'il en a pas une avant 50 ans, il risque d'avoir râté sa vie...) :-p
Bien entendu, une journée entière fut consacrée à la visite de l'inévitable Shanghai Expo "Better city, better life".
Pour organiser cette petite sauterie, le gouvernement chinois a, comme à son habitude, mis les petits plats dans les grands et rasé des quartiers entiers pour constuire cet énorme site qui s'étale sur plusieurs centaines d'hectares. Pour aller avec, ils ont quasiment doublé le nombre de lignes de métro, ajouté de larges routes et centres commerciaux flambants neufs, fait des campagnes de sensibilisation aux bonnes manières (on ne crache pas partout... on ne double pas dans les queues, etc... Campagnes qui n'ont pas encore atteint leurs objectifs semble-t-il...). Bref, quand la Chine a décidé quelquechose, elle y met les moyens et comme ici pas de contestataires chez les expropriés... quelques yuans, un HLM à perpète et ouste... C'est quand même plus simple.
Bref, au vu de la fréquentation du site par des centaines de milliers de chinois (qui représentent plus de 90% des visiteurs), il est difficile d'entrer dans les "grands" pavillons sans faire plusieurs heures de queue... Bon, quand même, nos passeports nous permettrons de rentrer rapidement dans celui de la France... Mais nous en visiterons d'autres plus petits, peut-être un brin moins glamour mais surtout moins assaillis : Argentine, Croatie, Albanie, Angola, Azerbaidjan, Lituanie, etc... Ajoutez quand même le pavillon chinois parce que c'est le plus grand !
Nous sommes finalement un peu déçus du contenu des sites. Certes, l'extérieur des pavillons est étincellant et se pare de belles façades originales, créatives, jolies. On sent que les architectes se sont fait plaisir... Mais l'intérieur est essentiellement tourné vers quelques animations visuelles, très peu de panneaux explicatifs... tout est dans l'image... Un peu comme ce qui semble malheureusement dicter le monde... Rappelons que cette expo a été faite pour le peuple chinois, peuple qui semble aimer ce qui tape à l'oeil et (surtout) pas d'avoir à lire un panneau (ça prend du temps, ils sont pressés, incompatibilité, tout ça...).
Ce qui nous fascine le plus pendant notre visite de l'expo, c'est de regarder cette nouvelle Chine, celle qui monte, fière de montrer qu'elle fait maintenant partie des grands, qu'elle a de l'argent... Porte drapeau d'un goût que certaines mauvaises langues qualifieront de mauvais... On s'amuse donc à regarder s'activer tous ces chinois qui font la queue pendant des heures pour se précipiter, dans chaque pavillon, faire tamponner leur faux passeport acheté pour l'occasion et de se prendre en photo devant un zébu en plastique ou un baobab miniature... Une illusion de voyage quoi... Par contre, le reste : les pays, l'Histoire, les gens, etc... ils s'en moquent, ils sont heureux comme des enfants devant un sapin de Noël et le parti communiste chinois a amplement remporté son pari : les chinois sont fiers de leur pays, fiers de leur réussite, fiers de pouvoir se payer des sacs à main Louis Vuitton à des prix indécents et d'accueillir le monde dans leur "ville-vitrine".
Le temps d'aller goûter de délicieux moutons grillés dans un restau ouïghour (yes des chinois bazanés qui rigolent !), de récupérer nos Japan rail pass ainsi que nos tickets de ferry et nous quittons la Chine pour rejoindre une contrée plus orientale et plus exotique : le fameux et excitant Japon !
C'est parti pour deux jours très plaisants jusqu'à Osaka, à bord d'un Ferry où sont représentés chinois, japonais, mexicains, canadiens, australiens, anglais et nous, les p'tits français. Heureusement ces rencontres furent riches, faisant oublier la première horrible nuit de Capucine, allongée sur un tatami entre chinoises et japonaises qui ont passé leur temps à vomir, à cracher dans un bateau tanguant comme jamais...
Dans notre arche de Noé d'acier, les enfants jouent partout, jour et nuit, les businessmen un brin mafieux discutent, ivres d'Asahi du duty-free, les japonais prennent des bains chauds, les chinois font du karaoké... bref ça vit et c'est bien sympa !
On vous embrasse bien fort !
Prenez soin de vous.
J. & C.
Arrivés sous une humide chaleur, nous comprenons tout de suite qu'ici les maîtres mots sont : "Better city, better life", placardés dans toute la ville (voire même en dessous) et rappelant à ceux qui vivraient en autarcie au fin fond du massif central que le grand empire du milieu organise ici l'Exposition Universelle.
Notre séjour à Shanghai s'avèrant plus long que prévu (la faute à une sombre histoire de Ferry pour le Japon qui ne circule qu'une fois par semaine...), nous décidons de tenter l'aventure Couchsurfing, littéralement "surf de canapé". Le concept est simple : un site internet met en relation, dans le monde entier, des milliers de gens prêts à recevoir et d'autres souhaitant être hébergés sans bourse delier.
Notre demande est rapidement acceptée et nous sommes accueillis pour la semaine -et comme des rois- dans le vaste appartement d'un expatrié américain, offrant chambre et salle de bain privée. Pour ne rien gâcher, c'est au 25ème étage que ça se passe. Outre le gite, cela fait du bien de rencontrer de nouvelles personnes, de partager des repas mijotés par nos soins (non baignés dans l'huile) en devisant amicalement et de se sentir un peu comme chez soi. Notre hôte, Devin, se révèle extrêmement sympathique et ouvert d'esprit. Un grand merci à lui pour cette semaine en lui souhaitant bon courage pour la suite... Message qu'il ne pourra malheureusement pas lire étant donné que la Chine n'aime pas notre blog... Censure quand tu nous tiens...
La semaine à Shanghai passe finalement très vite entre balades dans l'ancienne concession française, puis sur le Bund, excursion à Zushou (la Venise chinoise qui n'a en fait rien à voir avec son homologue italien mis à part quelques petits canaux), barbecue chez d'autres enfants de la bannière étoilée et shopping rapide (J. a craqué dans un temple de la contrefaçon pour une fausse Patek Philippe... Nan parce que s'il en a pas une avant 50 ans, il risque d'avoir râté sa vie...) :-p
Bien entendu, une journée entière fut consacrée à la visite de l'inévitable Shanghai Expo "Better city, better life".
Pour organiser cette petite sauterie, le gouvernement chinois a, comme à son habitude, mis les petits plats dans les grands et rasé des quartiers entiers pour constuire cet énorme site qui s'étale sur plusieurs centaines d'hectares. Pour aller avec, ils ont quasiment doublé le nombre de lignes de métro, ajouté de larges routes et centres commerciaux flambants neufs, fait des campagnes de sensibilisation aux bonnes manières (on ne crache pas partout... on ne double pas dans les queues, etc... Campagnes qui n'ont pas encore atteint leurs objectifs semble-t-il...). Bref, quand la Chine a décidé quelquechose, elle y met les moyens et comme ici pas de contestataires chez les expropriés... quelques yuans, un HLM à perpète et ouste... C'est quand même plus simple.
Bref, au vu de la fréquentation du site par des centaines de milliers de chinois (qui représentent plus de 90% des visiteurs), il est difficile d'entrer dans les "grands" pavillons sans faire plusieurs heures de queue... Bon, quand même, nos passeports nous permettrons de rentrer rapidement dans celui de la France... Mais nous en visiterons d'autres plus petits, peut-être un brin moins glamour mais surtout moins assaillis : Argentine, Croatie, Albanie, Angola, Azerbaidjan, Lituanie, etc... Ajoutez quand même le pavillon chinois parce que c'est le plus grand !
Nous sommes finalement un peu déçus du contenu des sites. Certes, l'extérieur des pavillons est étincellant et se pare de belles façades originales, créatives, jolies. On sent que les architectes se sont fait plaisir... Mais l'intérieur est essentiellement tourné vers quelques animations visuelles, très peu de panneaux explicatifs... tout est dans l'image... Un peu comme ce qui semble malheureusement dicter le monde... Rappelons que cette expo a été faite pour le peuple chinois, peuple qui semble aimer ce qui tape à l'oeil et (surtout) pas d'avoir à lire un panneau (ça prend du temps, ils sont pressés, incompatibilité, tout ça...).
Ce qui nous fascine le plus pendant notre visite de l'expo, c'est de regarder cette nouvelle Chine, celle qui monte, fière de montrer qu'elle fait maintenant partie des grands, qu'elle a de l'argent... Porte drapeau d'un goût que certaines mauvaises langues qualifieront de mauvais... On s'amuse donc à regarder s'activer tous ces chinois qui font la queue pendant des heures pour se précipiter, dans chaque pavillon, faire tamponner leur faux passeport acheté pour l'occasion et de se prendre en photo devant un zébu en plastique ou un baobab miniature... Une illusion de voyage quoi... Par contre, le reste : les pays, l'Histoire, les gens, etc... ils s'en moquent, ils sont heureux comme des enfants devant un sapin de Noël et le parti communiste chinois a amplement remporté son pari : les chinois sont fiers de leur pays, fiers de leur réussite, fiers de pouvoir se payer des sacs à main Louis Vuitton à des prix indécents et d'accueillir le monde dans leur "ville-vitrine".
Le temps d'aller goûter de délicieux moutons grillés dans un restau ouïghour (yes des chinois bazanés qui rigolent !), de récupérer nos Japan rail pass ainsi que nos tickets de ferry et nous quittons la Chine pour rejoindre une contrée plus orientale et plus exotique : le fameux et excitant Japon !
C'est parti pour deux jours très plaisants jusqu'à Osaka, à bord d'un Ferry où sont représentés chinois, japonais, mexicains, canadiens, australiens, anglais et nous, les p'tits français. Heureusement ces rencontres furent riches, faisant oublier la première horrible nuit de Capucine, allongée sur un tatami entre chinoises et japonaises qui ont passé leur temps à vomir, à cracher dans un bateau tanguant comme jamais...
Dans notre arche de Noé d'acier, les enfants jouent partout, jour et nuit, les businessmen un brin mafieux discutent, ivres d'Asahi du duty-free, les japonais prennent des bains chauds, les chinois font du karaoké... bref ça vit et c'est bien sympa !
On vous embrasse bien fort !
Prenez soin de vous.
J. & C.
"les chinois sont fiers de leur pays, fiers de leur réussite, fiers de pouvoir se payer des sacs à main Louis Vuitton à des prix indécents et d'accueillir le monde dans leur "ville-vitrine".
RépondreSupprimerIci, X. , 30 ans, a laissé ces deux enfants d'un et demi à shenzen faut de moyens et de papiers...
comme quoi TOUS le chinois ne sont pas blindés et accrochés à leurs sacs vuitton, mais peut-être qu'une infime classe + riche que ts les autres, qui elle a les moyens de se payer l'expo universelle...?
Bises, Marie
@Marie: Bien entendu, et les chiffres l'attestent:
RépondreSupprimerPIB: 2ème pays au monde
PIB/habitant: 129e derrière l'algerie, l'angola, la Namibie, etc...
Shanghai n'est pas la Chine entière...
Bises
Je pense que souvent, ailleurs, et notamment ici, ça manque de quelques uns qui, quand ils auraient décidé quelque chose, y mettraient vraiment les moyens. Les siens, je veux dire. Ceux des gens concernés. Mais bon. Peut-être faudrait-il décider quelque chose. Et être acteur de sa décision, aussi. Donc des buts. Bref. Qu'est-ce qui nous anime...En tout cas, vous, ça vous réussit, ce qui vous anime et le voyage! Quant à l'expo, j'suis bien contente: j'étais un peu frustrée de penser qu'un évènement de cette taille m'était refusé, ou plutôt que mes choix me le faisaient me le refuser. Grâce à votre approche de l'évènement, je suis sereine.
RépondreSupprimerContinuer de prendre soin de vous, évitez les tatami entre des gens malades, et donnez toujours des nouvelles.
Elle
Bien loin de la légèreté des commentaires laissés avant le mien, je profite de cette page pour vous dire un grand merci pour votre carte postale qui m'a fait très plaisir !
RépondreSupprimer@ bientôt et ne buvez pas trop de saké...
JM
Un petit coucou a vous deux
RépondreSupprimerBon chat de Brixton a toi demain Jerem!!
Enfin on se comprend!!!