C'est dans le fameux désert d'Uyuni que nous partîmes en cette fin d'année 2009 pour une virée de 3 jours avec en point de mire : le Salar de Uyuni. Etape incontournable cochée lors de la définition de notre itinéraire il y a plus d'un an. Après le Chili, c'était une porte d'entrée idéale en Bolivie et ce fut, pour nous, un superbe cadeau de Noël...
On va essayer de vous en rendre compte mais honnêtement, c'est un truc à vivre une fois dans sa vie et surtout à cette époque (saison des pluies). Le père Noël nous a bien gâtés cette année et on s'est régalés !!!
On va essayer de vous en rendre compte mais honnêtement, c'est un truc à vivre une fois dans sa vie et surtout à cette époque (saison des pluies). Le père Noël nous a bien gâtés cette année et on s'est régalés !!!
Le désert, ce fut la traversée de magnifiques paysages tantôt lunaires, tantôt marsiens, tantôt paradisiaques. Il n'y a qu'en 4x4 que l'on peut entreprendre cet éblouissant voyage (on a croisé un couple en tandem... Ils cherchaient une voiture pour continuer car c'est la saison des pluies donc bon le vélo n'était pas tout à fait adapté au terrain... Ah oui petite précision, ils étaient belges... Nous leur souhaitons bien du courage pour la suite de leur périple).
En route donc pour un voyage intersidéral avec au menu différentes lagunes aux couleurs variées : du vert, du bleu, du rose, du blanc, du orange, des flamants qui s'y prélassent, les survolent, des geizers etc...
Pour celles et ceux qui n'aiment pas les lagunes (on ne sait jamais, il parait que tous les goûts sont dans la nature), nous traverserons aussi des canyons, des lacs, des étendues de sable rouge sans fin et croiserons des roches de toutes les formes...
La basse saison nous évitera d'être (pour)suivis par les nombreuses jeeps que beaucoup redoutent. Notre convoi n'en comprenant que 4, indispensables pour palier aux pannes éventuelles qui se révèlent finalement assez courantes. Nous sommes impressionnés par la polyvalence de notre guide (Daniel), également chauffeur, cuisinier, mécano et la solidarité qui existent entre eux. Nous partagerons notre jeep avec Antoine et un couple de français -Stéphanie et Yvan- vivant à Tahiti et fêterons tous ensemble Noël très humblement sans fioritures mais tout de même avec un petit bloc de foie gras trimbalé de France depuis notre départ, un délicieux saumon fumé et quelques agréables bouteilles de rouge ramenées de Santiago par Antoine. On est français quand même, à Noël on mange bien et on boit bien quelques soient les circonstances ;-).
Nous clôturerons ce périple hors du temps par un éblouissant finish lors de la traversée du désert de sel recouvert d'une fine couche d'eau. Nous nous sentons seuls au milieu d'un monde où l'horizon s'étend à l'infini, pas de séparation entre ciel et terre, une impression d'avancer dans le vide vers nulle part. Difficile de décrire avec des mots cette expérience inoubliable. Vous trouverez (un jour) des photos dans la rubrique du même nom... Mais rien ne remplacera jamais l'irréelle impression ressentie alors.
Changement radical à l'arrivée après ces 3 jours de désert dans notre première ville bolivienne dont les conditions de vie n'ont rien à voir avec ses voisins chiliens et argentins. Si ceux-ci étaient un peu l'Europe, ici c'est en quelque sorte l'Afrique version sudaméricaine, où les femmes sont joliment vêtues de leur habit traditionnel (chapeau melon, jupes à volant et étoffe colorée dans le dos aidant au transport de leur bébé ou de différentes denrées et marchandises). Pas toujours de l'eau, encore moins si on l'aime chaude, un bordel comme on aime dans les rues, des routes chaotiques, etc... Un dépaysement comme on l'apprecie :-)
Nous nous arrêtons ensuite dans la ville de Potosi, située à plus de 4000 m d'altitude, célèbre pour ses mines d'argent dont l'exploitation en fit, au XVIIème siècle, une des villes les plus riches du monde. Cette richesse a permis la construction de superbes églises et édifices. Nous nous attarderons notamment dans la magnifique Casa de la Moneda et le couvent Santa Teresa (un joli endroit bien sympathique où la noblesse envoyait ses filles ainées dès 15 ans, moyennant une dot ahurissante, pour qu'elles y passent le reste de leur vie, recluses, n'ayant le droit de parler que une à deux heures par jour, sans contact avec le monde extérieur jusqu'à leur mort... Il parait que c'était un honneur pour la famille...).
Nous "visiterons" également une mine parmi la grosse centaine encore en activité, plongés l'espace de quelques heures dans le monde de Germinal, vêtus de bottes, combinaison et lampe frontale dans un gruyère sous la terre.
L'avancée est très périlleuse : poussières, marche à la lueur de nos lampes, devant parfois se mettre "en petitbonhomme" -expression québécoise- pour avancer dans ces étroits boyaux, maintenus par des poutres en bois dangeureusement fragiles.
Cela nous rappelle à quel point nous sommes privilégiés. Ça fait vraiment mal au cœur de voir ces mineurs y rester entre 8h et 12h par jour, commençant parfois à l'âge de 10 ans (le plus âgé avait 62 ans, un vétéran). Aucune protection sociale ni contrôle de l'âge minimum pour y travailler. Si vous saviez ce qu'ils boivent pour endurer cela... Un alcool à 96 degrés dans lequel même Jérémie refusera d'y tremper les lèvres.
Après cette étape à Potosi (ville à l'origine de la naissance du capitalisme avec les milliards injectés par l'Espagne en Europe, équivalent a plusieurs plans Marshall, issus des mines d'argent), c'est Sucre qui nous accueille dans un superbe hôtel pour passer le réveillon. Mais ça c'est une autre histoire...
Bonne année 2010 à tous, qu'elle vous apporte santé, bonheur, joies, voyages et tout ce qui vous permettra de continuer à vivre dans les meilleures conditions possibles et imaginables. On pense bien fort à vous, buvez une flûte à notre santé, nous essaierons d'en faire de même (c'est pas gagné !)
Gros bisous de nous deux.
C. & J.
La playliste du moment: Fatals picards / Noir désir / Police / la grande Sophie...