Notre séjour en Patagonie ne pouvait s'envisager sans la visite d'un des seuls glaciers au monde qui continue de grandir: le Perito moreno.
Bizarre cependant qu'il n'apparaisse pas dans les bouquins de Yann Arthus Bertrand ;-)... Il ne doit pas avoir le droit de le survoler en hélicoptère notre opportuniste "ami"...
De toutes façons, des images seules ne sauraient suffire à rendre fidèlement compte de ce spectacle qu'il faut concevoir comme un son et lumière... En effet, plus ou moins régulièrement, on peut entendre une détonation (du genre dynamite), déclenchant la chute d'un pan de glace ! C'est très impressionnant mais ce capricieux glacier semble prendre un malin plaisir à agir juste quand tu ne le regardes plus depuis quinze secondes alors que tu viens de passer dix minutes à le scruter, halletant, espérant, quémandant presque cette déflagration...
Cette masse impressionnante s'étend sur 5 km depuis le pied de la montagne où il se développe, avance de un à deux métres par jour et en mesure une cinquantaine de haut. On peut dire qu'il ressemble à... une meringue géante. On a presque envie de croquer dedans tellement il est beau avec ses teintes blanches et ses reflets bleus.
Le retour vers la ville d'El Calafate (sorte de station de ski alpine) où nous logeons, se révèle tout aussi grandiose sous la lumière d'un crépuscule dévoilant les splendides couleurs de ces steppes désertiques logées entre lacs aux bleus variés, paturages vert émeraude et montagnes aux sommets enneigés. Quelques flamants roses, moutons et autres oiseaux complètent merveilleusement cet idylique tableau d'un coucher de soleil patagonien.
Alors que nous sirotions quelques bières chiliennes (blondes et rousses) face au glacier, une question finit par s'imposer: "Où va-t-on maintenant ?"
C'est Ushuaia qui l'emporta, dans la derniere ligne droite, sur un coup de tête, personne ne l'avait vu venir. Elle a bien géré sa course la ville de Nicolas Hulot et des fameux gels douches... La ville la plus australe du monde, la terre de feu, "el fin del mundo", comme l'indique les nombreux panneaux longeant notre route, a fait la différence face à ses concurrentes sur le finish...
L'accès à sa somptueuse baie se mérite et nécessitera le passage de 4 postes frontières (2 chiliens, 2 argentins), de longues attentes devant des douaniers ("pas trop vite devant, poussez pas derrière" spirit) qui nous tamponneront deux pages de passeport entières, et le passage du détroit de Magellan sous un vent des plus toniques... La traversée sera toutefois animée par un ballet de dauphins profitant de la houle du bac pour faire quelques sauts devant nos yeux esbobis...
L'organisation d'un bingo des plus mythiques par la compagnie de car nous aidera toutefois à supporter ces longues heures de voyage (dédicace au joyeux luron Nelson qui ne nous lira jamais mais qui mérite de figurer sur ce blog tout comme il a mérité le premier prix: une bouteille de rouge (l'histoire ne dit pas si elle fut bonne...)).
Sous un froid qu'on peut qualifier de "polaire" (n'étant qu'à mille kilomètres de l'Antarctique) (ndJ: enfin bon il n'a pas fait en dessous de zéro non plus...), nous passerons finalement quatre jours à Ushuaïa.
Nos pérégrinations sur cette terre, découverte par Magellan en 1520 mais colonisée finalement que trés récemment (1880), au détriment des autochtones qui la peuplaient (les Yamanas essentiellement) commence par la visite de l'ancien bagne reconverti en musée. Il sera précieusement étudié - à la limite de l'espionnage industriel ;-) - par notre experte en patrimoine de St Laurent du Maroni. A ce titre, chapeau aux bagnards qui ont surmonté des conditions climatiques des plus hostiles !)
La suite du programme s'étalera entre dégustation d'araignée de mer géante, balades dans le parc national de la terre de feu et superbe sortie en bâteau sur le canal Beagle dévoilant une vue de la jolie baie sous un coucher de soleil magnifique...
Après observations de lions/éléphants de mer et de cormorans dans leur milieu naturel (sur des rochers sans abri face aux vents glacials, les barjots !) et petite rando sur un îlot (vraiment pas chaud), notre embarcation continuera jusqu'au phare des éclaireurs (en français sur la carte) que la clémence du temps nous a permis d'atteindre. Tout ceci dans une ambiance musicale et chaleureuse en compagnie de quatre autres touristes roumains (dont un supporter du club de la ville Lumière, véridique !) et à bord d'un petit rafio bien sympathique au capitaine ultra festif.
La neige et le froid ne nous empêcheront pas de monter le dernier jour en télésiège jusqu'au glacier Martial. Marie et Grégoire voulaient du froid, ils en ont eu, avec la neige en prime ! Cadeau bonus !
Des journées s'étalant sur près de 20 heures nous permettront de profiter pleinement de ce bout du monde dont le "petit détour" vaut le coup. D'autant que malgré touts les dires des pessimistes, il a fait beau !
Nous y laisserons nos compagnons rentrer vers des climats plus chauds. Merci à vous d'avoir partagé ce périple avec nous, ce fut un réel plaisir et du coup, on viendrait bien squater un peu chez vous d'ici 2-3 mois... ;-)
En ce qui nous concerne, la suite se passera au Chili. Nouveau pays, nouvelles aventures, nouvelle excitation !
Gros bisous à tous, bon courage, merci de vos messages et à bientôt !
C. & J.
Le livre du moment: Un roman français de F. Beigbeder
La playlist : à peu près tous les podcasts de France-inter
Vos récits sont supers agréables à lire. Quelle belle aventure.
RépondreSupprimerBon courage et à bientôt pour de nouvelles lectures.
Vincent (SeuNeuCeuFeu ...)
Woua! Woua! Wouaouuuuuuu!
RépondreSupprimerPutain quel pied!
Encore!
Olivier
J'ai presque envie d'avoir froid, tellement votre prose et vos photos me réchauffent le coeur.
RépondreSupprimerA+
Bises chaleureuses,
E.G
Sympa un roman français. Bien aimé. Comme tout Beigbeder mais dans un registre différent.
RépondreSupprimerToutes ces photos et récits me donnent envie de skier. Vivement les Arcs en janvier!
Tu leur a fait " let the baby first" aux douanes!!!???
bises man
Viola